Le décret fixant les
critères de décence énergétique est paru au cœur de l'été 2023. Il avait, au printemps, été mis en consultation, et vient, en application de la loi Climat et Résilience, fixer dans l'ordre réglementaire l'
interdiction progressive de louer les logements dont le DPE (diagnostic de performance énergétique) fait apparaitre une consommation excessive d'énergie et/ou un bilan carbone trop lourd. A ce titre et sans surprise, il stipule que les logements ayant obtenu l'étiquette G seront considérés, au 1er janvier 2025, comme indécents en France métropolitaine. Ce sera le tour, en 2028, des logements à l'étiquette F, puis, en 2034, des logements notés E. Outre-mer, ces dates sont décalées : les logements notés G seront interdits à la location en 2028 et les logements F en 2031.
L'’article 6 de la loi du 6 juillet 1989 dispose que « le bailleur est tenu de remettre au locataire un logement décent ». Les caractéristiques d’un logement décent sont définies dans le décret n°2002-120 du 30 janvier 2002. Le décret en Conseil d’État du 9 mars 2017 a introduit la performance énergétique parmi les caractéristiques définissant un logement décent, en application de la loi transition énergétique et croissance verte (LTECV) d’août 2015, via des critères que le logement doit respecter pour pouvoir être qualifié de décent du point de vue énergétique. Ces dispositions concernent principalement l’aération du logement et les protections contre les infiltrations d’air sans fixer d’objectif de performance précis.
La loi n°2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat (LEC), en son article 17, renforce la prise en compte de la performance énergétique dans la définition de la décence d’un logement. Elle impose au gouvernement de fixer un seuil maximal de consommation énergétique, exprimé en énergie finale, au-delà duquel le logement doit être considéré comme indécent.
L’exposé des motifs du sous-amendement présenté par le Gouvernement lors de l’examen de la loi Énergie – Climat à l’Assemblée Nationale précise notamment que « cette mesure n’a pas vocation à considérer les passoires thermiques, dans leur intégralité, comme des logements indécents. Une mesure d’interdiction des logements F et G, même à moyen terme, apparaîtrait en l’état trop brutale. Il s’[agit] (…) plutôt de viser à travers les critères de décence les logements les plus énergivores au sein de la classe G », conformément au premier alinéa de l’article 6 de la loi du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs.
Suite à la concertation menée avec les acteurs et les différentes administrations, un premier seuil « d’indécence énergétique » a par conséquent été fixé, en France métropolitaine, à une consommation de 500 kWh/m²/an en énergie finale.